The witch (Cinéma)
Présenté comme un film d'épouvante à sa sortie en 2016, "The Witch" est bien plus qu'un film de genre. D'ailleurs, il ne fait pas tellement peur en fait, et l'on sent dans la retenue de ses images la volonté de ne pas jouer sur ce seul registre. Par contre, il peut déclencher un malaise certain témoignant des peurs refoulées qui nous habitent sans vouloir se montrer au grand jour. En effet, il propose une autopsie terrifiante de nos peurs ancestrales, une expérience viscérale, sensorielle, à plusieurs degrés de lecture qui court-circuite notre intellect comme "paralysé" pendant la projection. Ainsi, ses différents niveaux de lectures pourront faire adhère un large publique, chacun venant y prendre ce qu'il lui convient.
Comme le suggère un critique de cinéma : " La force de ce film glacial et terrifiant, visant l'authenticité dans ses dialogues, décors et costumes, est qu'on ne saura jamais clairement si Satan et ses suppôts sont responsables des malheurs qui accablent cette famille isolée, ou si ses membres sont victimes d'une hystérie collective". J'en viens à ma propre interprétation que ne contredit pas celle qui précède. Je considère ce film autant comme un documentaire historique qu'une fiction d'épouvante. D'ailleurs le scénario se base en grand partie sur des écrits authentiques de l'époque qui en reflètent les croyances dominantes (vers l'an 1600). En deux, mots, ce film retourne aux racines des maux qui nous rongent quelque soit l'époque qui cherchent à les dissimuler : les croyances irrationnelles et le sentiment de culpabilité qui attirent le "diable"comme un aimant... ou comme un amant dans ce film.
Ainsi, croire profondément à la culpabilité, au "pêché originel" comme 99% de la population, c'est croire au mal, c'est croire au diable, et donc à la punition inévitable qui s'en suit. Elle se tient au dessus de notre tête comme une épée de Damoclès. Nous voila pleinement dans la métaphysique du Cours en miracle qui ne dit pas autre chose sur l'origine de nos malheurs dans cette matrice, faite de la projection de nos noires croyances collectives. En prendre conscience, au moins partiellement, est un cadeau inestimable de ce film intelligent. Bien évidemment c'est aussi la religion qui visée dans cet oeuvre, même si de mon point de vue, la religion elle-même n'est pas la source de la prétendue culpabilité originelle, elle en symbolise le relais officiel et la récupération à des fins politiques..
Alain - janvier 2022