Le monde entier est un théatre
« Le monde entier est un théâtre » Avec Kenneth Wapnick. Transcription de la vidéo Youtube, extraite du stage « The Seven Ages of Man : The Ego in Action »
Steve : Quand vous disiez: «vous vous pardonnez», ce «vous» dont vous parliez : dans le Cours, on croit qu’il nous parle et on croit être particulier, car Jésus nous parle. Est-ce correct dans un sens?
Kenneth : Oui oui
Steve : D’accord. Donc, ce «vous» ne peut pas voir quiconque sans péché ou pardonner. Est-ce vrai? C’est correct. Il faut donc nous entraîner, quand nous sentons mal-aise ou anxiété, de demander l’aide de Jésus pour décider autrement ou le voir différemment ? Est-ce... ?
Kenneth : Oui. Puis-je juste le modifier un peu ?
Steve : S’il vous plaît !
Kenneth : Ne lui demandez pas de vous aider à changer d’esprit. Demandez-vous d’aller là où il est. D’accord. Plus vous pouvez, comme j’ai dit maintes fois – et beaucoup me l’ont entendu dire – : si vous pouvez dans votre esprit vous voir assis dans un théâtre, à côté de Jésus, à regarder une pièce, la pièce dont Shakespeare dit qu’elle est notre vie, et vous voir comme héros de la pièce et vous regarder sur scène passer la journée. Pensez à vos journées et années écoulées, et regardez ce que vous faites là, regardez-vous, essayez de prendre du recul – voilà la vraie signification de demander l’aide de Jésus – prenez du recul avec lui et regardez-vous faire. Observez-vous vous lever le matin, vous habiller, prendre le petit déjeuner, aller au travail, travailler, interagir avec les gens. Si vous vivez avec quelqu’un, regardez-vous interagir avec cette personne. Observez-vous comme vous passez votre journée comme les gens normaux, être heureux, triste, furieux, excité, en paix, pardonnant, aimant, pas gentil. Regardez-vous juste faire.
C’est si important parce que le «vous» qui observe Steve sur scène n’est pas le «vous» sur scène. Ça va vous aider petit à petit à déloger l’identification d’avec le soi qu’est le corps. Ainsi, la phrase que j’ai citée : «Le miracle regarde la dévastation» : le miracle est que vous êtes assis au théâtre avec Jésus, à regarder la dévastation de votre vie. Et le «vous» assis dans le public avec Jésus qui regarde ce qui se passe, c’est le décideur. Étant là avec Jésus, vous devenez observateur. Le décideur de l’esprit juste est un observateur, car il observe l’ego en action. Donc, regardez-vous au théâtre avec Jésus : le miracle regarde la dévastation, la dévastation qu’est votre vie, et se rappelle – c’est ce que veut dire être avec Jésus – se rappelle que ce que vous voyez est faux. C’est ce que veut dire cette phrase magnifique. Tout le monde devrait la coller sur le miroir de la salle de bain, le rétroviseur, le frigo, le portefeuille et les cartes de crédit, parce que ça aide a mettre en perspective signifiante tout ce qui se passe dans votre vie. C’est regarder la dévastation et vous rappeler que ce que vous voyez est faux.
Ça peut paraître très réel, comme les corps, mais ça ne le rend pas réel. Que ça semble être réel ne le rend pas réel. Comme preuve vous suffit l’expérience de rêver la nuit. Quand vous rêvez la nuit – nous rêvons tous – quand vous dormez et rêvez, votre rêve semble très réel et tangible. Vous pourriez le toucher. Ce n’est qu’au réveil que vous vous souvenez que c’était juste un rêve, puis il s’efface et vous voyez qu’il n’était rien ; rien ne s’est passé. Mais en dormant, on croît et sent que c’est très réel. Donc ça aide beaucoup. C’est ce qui rend ce Cours pratique. Vous prenez une telle phrase – et il y en a des centaines dans tout le Cours – et l’utilisez comme une formule, un cadre de référence qui vous permet de donner un sens à chaque jour de votre vie. N’arrêtez pas de faire ce que vous faites. Ne quittez pas votre famille ou votre travail parce qu’ils ne sont pas assez spirituels. Ne faites pas toutes les choses
ridicules que font surtout les étudiants du Cours. Soyez normal.
Faites comme tout le monde. Ayez une relation, carrière, famille, prenez soin de votre corps, quoique cela veuille dire pour vous. Mais en même temps, essayez de cultiver - cela demande discipline et pratique - l’expérience de prendre du recul avec Jésus et de vous observer. Après un temps, vous allez vraiment voir la différence. Et vous pourrez distinguer le rêveur du rêve de la figure du rêve. La figure du rêve est sur scène, le corps qui fait ce qui est normal. C’est ça la figure du rêve. Le rêveur est assis dans le public avec Jésus ou le Saint-Esprit, et maintenant observe. Ça suffit. Voilà qui bouleverse et inverse la stratégie de l’ego. Car ce qui se passe sur scène, c’est le corps – le monde entier est un théâtre, et tous n’y sont que les acteurs – et ce qui se passe dans le public, au théâtre où vous êtes assis avec Jésus, c’est l’esprit. Or, si vous prenez peur, au lieu d’aller à droite où est Jésus, vous allez à gauche où est votre ego. Et quand vous allez vers votre ego, l’ego vous amène très vite à oublier que vous êtes assis dans le public.
L’ego voudrait vous faire croire que vous êtes bien Steve sur scène ; ça veut dire : votre décideur a non seulement cessé d’être un observateur, il a cessé d’être le décideur ! Car là, écoutant l’ego, la voix à votre gauche, vous êtes de nouveau sur scène, et sûr de l’être, jusqu’à ce que vous soyez contrarié par ce qui se passe et constatez que quelque chose ne va vraiment pas – puis vous revenez dans le public pour vous tourner à droite. Oui Barbara.
Barbara : C'est toujours un problème d’essayer de séparer le décideur de Barbara. Quand vous dites s’asseoir autre part ça semble aider. Mais presque toujours je me vois faire depuis ce siège. Alors, qui est-ce ? C’est plus difficile. Ça désoriente et trouble.
Kenneth : Si vous pouvez regarder Barbara – oubliez où vous êtes assise - si vous voyez Barbara faire sans la juger, vous devez être dans le public avec Jésus ou le Saint-Esprit. Car l’ego juge toujours. Si vous pouvez regarder Barbara : oh ! elle fait de nouveau cette bêtise – elle va se sentir coupable, sera déprimée, ceci ou cela – si vous pouvez regarder ça et dire : elle a juste peur, elle est une fille effrayée qui pense que le salut est ceci, cela ou autre chose, si vous pouvez le faire dans cet esprit, il n’y a pas de jugement. S’il n’y a pas de jugement, il ne peut y avoir d’ego. Cela signifie automatiquement que vous commencez à développer l’expérience de prendre du recul et de vous observer. Mais si vous êtes fâchée avec vous, prenez peur, devenez anxieuse, vous sentez coupable, alors vous savez que c’est l’ego : vous n’observez pas.
Barbara : Mais ça semble venir après : dans l’instant je peux sentir que je suis dans mon esprit juste et m’observe ; mais après le jugement revient.
Kenneth : Bon. Mais ça aide aussi. Vous faites l’expérience d’être sans jugement, de vous observer, et puis d’un coup, avant de le savoir, vous jugez. Il doit donc y avoir quelque chose en vous qui sait que vous jugez. Et ce quelque chose en vous êtes qui sait que vous jugez, contraste avec le moment précédent quand vous ne jugiez pas. Eh bien ça aide. L’ego ne vous laisserait jamais faire ça. Continuez juste à pratiquer cela. C’est la seule chose qui va donner un sens à votre vie. Rien ici ne signifie quoi que ce soit. Si vous regardez objectivement, il ne vous faut ni Shakespeare ni même le Cours pour vous le dire. Voyez comme rien ne marche vraiment. Rien ne marche au dehors au sens large et rien personnellement. À la fin, tout le monde meurt. Alors à quoi ça sert ? L’intérêt, c’est que ça donne du sens.
Voilà pourquoi les premières leçons sont si importantes, parce que Jésus essaie de vous faire changer de but. Il ne dit pas «Rien dans cette pièce ne signifie quoi que ce soit.» Il dit que le but que vous avez donné à ces choses les rend in-signifiantes. Il y a un but signifiant caché derrière le but insignifiant de l’ego, mais il faut d’abord vous apprendre que c’est in-signifiant. Il faut cesser d’essayer d’arranger les choses ou de les faire marcher dans le monde. Vous devez cesser de vous leurrer qu’on peut espérer un changement signifiant du monde. Il fut fait pour qu’il n’y ait pas de changement signifiant. Mais l’esprit peut changer. Et ceci est un Cours qui nous aide à prendre conscience de pouvoir changer d’esprit. Cela ne veut pas dire que vous ne faites pas des choses dans le monde, mais que vous les faites dans un autre but. Beaucoup de «bonnes âmes» dans le monde font le bien pour la mauvaise raison. Pour des raisons de particularité et qui renforcent la séparation. On peut faire du bien dans le monde qui profite aux gens comme le juge le monde, mais d’un point de vue différent, un point de vue qui n’essaie pas de changer l’extérieur, mais qui donne l’exemple de quelqu’un qui a changé l’intérieur, qui a changé d’esprit.
Source: "Un Cours en miracle en France"
Merci à Bernard Groom pour son aimable autorisation.