INTEGRAAL-concept

INTEGRAAL-concept

Le paradoxe de l'éveil non duel : Il n'y a rien à faire ?

ILLUMINATION.jpg

 

Le paradoxe de l’éveil non-duel : "Il n'y a rien à faire" !

 

Toute personne en « cheminement spirituel » depuis plusieurs années a déjà entendu cette affirmation  désormais célèbre: « Il n’y a rien à faire ». Pourtant, de nombreux maitres et enseignants ont aussi indiqué que l’éveil était l’aboutissement d’une vie entière, ou même plusieurs vies de travail intense sur soi, avec son lot d’errements et de souffrances. Comment concilier ces positions en apparences antinomiques ?

 

Il convient d’abord de préciser ce qui est entendu par « ne rien faire ». Il ne s’agit évidemment pas de rester assis sur son canapé toute la journée et attendre que la grâce descende du ciel. (Quoi que?) Il s’agit plutôt de ne rien faire de particulier, ne rien faire de plus que ce que l’on accomplit dans une vie « ordinaire ». Donc, manger, dormir, travailler, s’occuper de sa vie familiale et sociale, partir en vacances, avoir des loisirs.. etc. A contrario, faire quelques chose de précis dans une perspective d’éveil serait par exemple vivre en ermite, ou participer à des retraites, accumuler les stages, rencontrer des « éveillés » ou des gourous, avoir un mode de vie particulier, s’adonner à des rituels.. etc.

 

Il y a toutefois matière à nuancer : Cela ne signifie pas que toutes ces activités ne soient pas, à un moment de notre vie, ou ponctuellement, nécessaires pour le chemin qui est le nôtre. Mais dans ce cas, elles se présenteront à nous « naturellement », sans effort ni recherche particulière, vivement conseillées par un ami par exemple, ou alors choisies dans un élan irrépressible de notre âme. Si nous nous forçons à toutes ces pratiques dans la croyance que c’est le passage obligé de l’éveil, elles ne constitueront qu’une perte de temps, un frein. Comme le disait Ken Wapnick (Le principal enseignant d’un Cours en miracle), la salle de classe est notre vie, et le programme d’étude est l’ensemble de nos relations.

 

Pour en revenir à « ne rien faire », il s’agit donc de vivre une vie ordinaire, « comme tout le monde », c’est à dire faire ce qui est nécessaire, habituel et désiré, mais dans un état dit de « pleine conscience » qui lui est particulier et avec un but précis gardé à l’esprit. Atteindre cet état demande beaucoup de pratique intérieure, de compréhension et de volonté. Il doit nous conduire à la lucidité, la vision, la confiance, la foi le lâcher-prise, la paix. Donc, à bien y réfléchir, pour s’éveiller, il est nécessaire selon beaucoup d’enseignants d’être dans un état qui est celui recherché au bout du chemin. Autrement, « Pour atteindre la paix, soyez en paix ». C’est le paradoxe, le serpent qui se mord la queue.

 

Selon la non-dualité que je pratique (inspirée surtout du Cours en miracles), la seule façon de résoudre ce paradoxe réside dans la foi, la bonne volonté, «le petit désir » à cultiver dans un cercle vertueux : Plus je désire m’éveiller, plus je renforce ma conscience et ma présence, plus ma perception change, plus je vois des résultats tangibles dans ma vie, et plus cela fait grandir encore mon désir. Mais initialement, il y a ce déclenchement qui vient de l’intérieur et que l’on ne choisit pas, du moins pas avec note « petit moi ». Un jour, surgit un ras le bol de ce monde et un appel sincère à changer de paradigme.

 

Une fois complètement éveillés, nous sommes sensés connaître la joie et la paix du pur Esprit de l’unité, ou plutôt la vivre, l’expérimenter, et non pas seulement l’accepter intellectuellement en tant que simple concept. A ce stade, toutes les qualités précédemment énoncées ne sont plus nécessaires. En effet, celui qui vit l’éveil au-delà de toute certitude n’a plus besoin de foi, de confiance, d’attention, de lâcher-prise. L’échafaudage virtuel est devenu inutile, il disparaît en même temps que les illusoires concepts du monde qui avaient permis de l’ériger. La vérité est au delà de tout concept, qui vient du mental-ego.

 

En somme et vue sous cet angle, on pourrait dire que l’éveil, c’est acquérir « à crédit » une imitation de paix par des outils provisoires et illusoires, puis se rendre compte que la véritable paix n’a aucune autre cause que l’existence de Dieu. C’est utiliser certaines illusions à bon escient pour quitter toutes les illusions (regarder la lune et non le doigt qui pointe vers elle). Nous pouvons alors abandonner nos « outils » et voir qu’en réalité la paix ne nous a rien coûté et nous a tout donné en reconnaissance de ce que nous sommes : le(s) fils de Dieu. Nous sommes aidés et guidés par l’esprit supérieur qui utilise les symboles du monde pour nous prendre la main, là ou nous croyons être, avec ce que nous comprenons et nous emmener plus loin vers la libération.

 

Dans un sens, oui, il n’y a rien à faire. L’éveil est juste un dé-faire du mensonge pour voir que la vérité a toujours été là, intacte. C’est l’acceptation de notre héritage divin. Mais pour accepter cela, il y a beaucoup à « faire » intérieurement dans notre esprit, là ou ou se déroule l’apprentissage puisque le monde est juste une projection, un effet de l’esprit qui est la seule cause. Or notre esprit dominé par l’ego est complètement indiscipliné, remplis de sombres croyances et de dépendances. C’est à causse de cette puissante résistance, d’abord inconsciente, que le processus est si long, alors qu’en théorie, nous pourrions, en un instant, nous éveiller du rêve « sans rien faire », et voir que nous n’avons jamais quitté Dieu, en parfaite sécurité, en paix, et en joie dans son royaume.

 

Alain – Octobre 2022



30/09/2022
1 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Santé & Bien-être pourraient vous intéresser