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9 - Origine et nature de l'ego

 

 

Nous avons vu dans le chapitre consacré au " rêve de fragmentation " que notre décision collective de prendre au sérieux une idée folle a engendré un esprit divisé en trois parties. Un esprit faux, un esprit juste et un esprit décideur. C’est dans l’esprit faux qu’est « né » l’ego, une simple idée selon laquelle la séparation s’est vraiment produite et qu’elle a eu des effets catastrophiques. Logiquement, s’interroger sur la naissance de l’ego revient à se demander à nouveau comment l’idée folle de séparation a pu survenir. Or l’ego ne peut pas, littéralement, avoir d’origine car il n’existe pas, il n’est pas réel. Il s’agit d’une pensée fausse que nous pensons réelle du fait que nous croyons totalement en elle. Une idée irréelle ne peut pas impacter notre réalité de pur esprit (Esprit Un non séparé) , mais elle peut fabriquer des rêves que nous croyons vrais: c'est le monde que nous connaissons.

 

Croire à une idée sur notre propre nature, c'est s'identifier à elle, et c'est ce qui est advenu avec l'idée de l’ego, nous sommes devenus l’ego, c’est-à-dire le symbole de la séparation par le déni de notre source. L’ego n’est pas une identité en soi, une instance distincte à l’extérieur de nous, séparée et autonome car il ne représente qu’une idée dans notre esprit. Or il est souvent décrit comme tel afin que nous mesurions à quel point il dirige nos pensées et notre vie. Mais il serait plus juste d’appeler « pensée-ego » ce qui n’a pas de réelle substance. En effet, l’ego n’a pas de pouvoir propre sauf celui que nous lui donnons puisqu’il est l’expression de l’esprit qui choisit la séparation. Nous sommes donc les seuls responsables de son « existence » dans la mesure où nous préférons encore pour la plupart notre statut d’êtres individuels et particuliers habitant un corps. Cela nous arrange de croire que l’ego a sa propre vie pour s’en dissocier et le tenir responsable de tous nos maux lorsque posséder un corps ne nous procure plus ce que l’on désire.

 

Mais quand nous nions l'ego ou au contraire quand nous luttons contre lui, nous ne faisons que le renforcer. En effet, dans les deux cas nous avons peur de nous identifier au pouvoir de l’esprit qui a fait de lui une instance intelligente, puissante et inquiétante. Cela nous rappellerait également ce terrible instant où nous avons pris « la mauvaise décision », où nous avons fait « le mauvais choix ». Notre croyance profonde au pouvoir de l’ego est équivalente à ce que la bible appelle le diable, une entité « capable » de contrer la volonté de Dieu. Or, il s'agit encore une fois d'un choix renouvelé à chaque instant à un niveau auquel nous avons perdu l'accès; parce que nous avons perdu la certitude de notre parfaite innocuité.

 

Si l’ego est le symbole de la séparation, il est aussi celui de la culpabilité, conséquence de notre attaque contre Dieu (ou notre source). Nous pensons avoir commis une faute irréparable, il est donc logique que la croyance au péché engendre l’expérience de la culpabilité. Cette culpabilité ontologique a littéralement donné naissance au monde « extérieur » que nous connaissons. Notre esprit a projeté sur l’écran du monde ce qui était trop horrible à garder en lui : la conviction d’avoir trahi Dieu. Par ce procédé, l’ego a ramené la culpabilité ontologique à un seuil supportable puisqu’elle est enfouie dans notre inconscient. Cela ne l’empêche pas d’affleurer dans notre conscience à chacun des nombreux problèmes que nous rencontrons dans le monde qu’il a créé.

 

Ainsi, cette culpabilité ontologique se reflète sous forme de culpabilité psychologique, c’est-à-dire en rapport avec notre corps ou d’autres corps. De cette manière, l’ego nous distrait du vrai problème en nous faisant croire que ce sont nos actes au sein de ce monde qui peuvent provoquer la culpabilité. Mais c’est un écran de fumé. Cette stratégie maintient notre attention à l’extérieur afin que nous ne regardions jamais dans notre esprit la culpabilité ontologique enfouie et refoulée. Celle-ci protège alors la pensée de séparation qui demeure intacte. Or, puisque aucune séparation n’est jamais arrivée réellement, nous ne pouvons pas être coupables. Mais tant que nous serons identifiés à l’ego, nous le croirons, et nous resterons prisonniers de ce monde.

 

En tant qu’esprit identifié à l’ego, nous aimons croire que nous allons nous sauver en nous étudiant nous-même. L’ego aime que l’on essaye de le comprendre car cela le conforte dans son importance et sa réalité. Or, c’est une analyse qui se révèle sans fin car il est impossible de comprendre vraiment une idée fausse, délirante et incohérente. L’ego adore poser des questions sans cesse tout en évitant les véritables questions susceptibles de le remettre en cause. Il « essaye » de résoudre ses problèmes (donc les nôtres), mais pas à leur source, là où ils pourraient être résolus. Il cherche donc à garantir qu’il n’y aura pas de solutions car notre besoin d’avoir toujours plus de réponses à ses questions ne fait que le renforcer.

 

Comme chacun a peut le remarquer très concrètement dans sa vie, l'ego se nourrit également du conflit, de l'opposition car cela renforce l'idée de différence, de séparation. Un de ses plans favori consiste à voir l’erreur très clairement chez un autre, et les problèmes à l’extérieur de lui, plutôt que de regarder en lui. Et c'est ce que nous faisons tous en s'identifiant à lui. Même si nous acceptons intellectuellement que notre culpabilité n'a pas lieu d'être réellement, cela reste insuffisant. Très subtilement, l’ego est capable de nous culpabiliser davantage du fait que nous n’arrivons pas encore à ressentir notre innocence. Il est très important de noter que l’ego ne change pas quelque-soit le nombre d’années que l’on passe à étudier ou à prier, puisqu’il est une idée. Ce qui peut changer, c’est le temps que l’on passe avec avec lui, c'est la volonté de croire ou pas en lui.

 

Alain - Avril 2017

 



31/03/2017
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