Perfect brillant stillness : 1-Un pavé dans la mare ?
1ère partie : Un pavé dans la mare ?
« Perfect brillant stillness » est un livre écrit par David Carse en 2005, il y a donc tout juste 20 ans. A l’époque, sa sortie avait fait fait grand bruit dans le microcosme de la non-dualité. Il y a environ 15 ans, je me souviens qu’une amie canadienne, étudiante du Cours en miracle, comme moi, m’avait vivement conseillé sa lecture car ce fut pour elle une « révélation ». Ce livre n’étant pas disponible en version française, elle m’avait gentiment envoyé une copie traduite des premiers chapitres. Je n’avais pas été emballé plus que cela et préférais rester fidèle au Cours en miracles. Elle s’en est trouvée très fâchée, mettant fin, à ma grande surprise. à notre relation épistolaire. Cela m’avait quand même interrogé, mon amie s’était-elle faite « ensorcelée » par ce livre ?
En 2025, par curiosité, j’ai cherché à savoir si une édition française était enfin disponible. Après tout, j’étais peut-être passé à coté de quelque chose ? De façon générale, je n’aime pas trop m’enfermer dans des certitudes qui peuvent se transformer en dogmes, essayant de rester ouvert d’esprit et remettre en cause ma voie et ma pratique. Ainsi, assez régulièrement, je lis ou relis d’autres auteurs «non-duel», mais depuis la perspective du Cours, car il faut bien une base de comparaison. Mais à chaque fois je réalise qu’il reste pour moi la référence en matière de cohérence, de crédibilité, de profondeur. Comme le dit Gary Renard, c’est le rare (le seul ?) enseignement qui remet tout en perspective pour comprendre la matrice universelle, par son approche complète, à la fois métaphysique, spirituel et psychologique.
Bref, toujours pas d’édition francophone de « Perfect brillant stillness » en cette année 2025. Bizarre pour un livre ayant fait l’objet de critiques dithyrambiques de la part de ses lecteurs. Mais j’ai fini par dénicher sur le net une version PDF traduite et j’ai donc entrepris une lecture attentive, m’efforçant de mettre de coté tout préjugé et à priori, comme reliquats de mon premier rejet instinctif. Or l’impression globale reste la même aujourd’hui : Je me retrouve très partagé et dubitatif, en tout cas bien loin de l’enthousiasme suscité chez mon ancienne amie québécoise. Certes il y a de bons passages qui sonnent justes (et que je vais publier), mais beaucoup d’autres confus, incohérents et contredisant la non-dualité radicale du Cours, mais voyons cela un peu plus en détail.
La construction même du livre rend la lecture ardue, voir pénible : Aucun plan, aucune ligne directrice apparente (ou alors je ne la comprend pas), ça part un peu dans tous les sens, comme si David Carse écrivait à mesure ce qui lui venait en tête. Il contient surtout beaucoup de redondances, avec les même idées répétées en boucle, dans une insistance qui n’inspire pas la confiance. Le contenu étalé sur 400 pages aurait pu tenir aisément sur 200 pages. Le ton catégorique et péremptoire m’a dérangé, surtout que par ailleurs l’auteur fait l’éloge de l’humilité dans l’un des chapitres. En gros il nous dit : « Laissez-moi tenter de vous expliquer ce qu’est l’éveil que j’ai connu, le seul, le vrai, celui des vrais maîtres ». (Comme Nisargadatta Maharaj ou Ramesh Balsekar par exemple)
L’auteur dit que parler de l’éveil n’a aucun sens car ce n’est pas descriptible avec des mots. Il affirme aussi que nous n’avons aucun pouvoir pour provoquer le « déclic d’éveil » en tant que personnage du rêve. Alors pourquoi en faire un livre de 400 pages ? Il critique assez longuement les « personnages qui se croient éveillés mais restent piégés par l’ego ». Or il affirme plus loin que l’ego n’existe pas, et encore plus loin que l’ego a été rendu « inoffensif » (Que comprendre ?). Il dit aussi, et très justement cette fois, que « l’expérience de l’éveil n’est pas l’éveil », mais pourquoi cela ne s’appliquerait pas à lui ? Je ne remets pas en cause la sincérité de son expérience et de son témoignage, mais pourquoi en faire une vérité absolue que tout le monde doit croire sur parole ? De quel éveil parle-ton ?
Alain - Septembre 2025
A suivre, 2ème partie : l’éveil, oui mais lequel ?