Tout arrive de soi-même
Q: Mais alors, pourquoi toutes ces exhortations à la pratique du yoga et à la recherche de la réalité ? Cela me donne un sentiment de puissance et de responsabilité alors qu’en fait, tout est accompli par le temps.
M: C’est la fin du yoga - réaliser son indépendance. Tout ce qui arrive, arrive dans et au mental, pas à la source du « je suis ». Une fois que vous avez réalisé que tout arrive de soi-même (appelez cela destin, volonté de Dieu ou pur accident), vous demeurez uniquement comme le témoin qui comprend et jouit, mais qui n’est pas perturbé.
Q: Si je cesse complètement de me fier aux mots, quelle sera ma condition ?
M: Il y a une saison pour la confiance et une saison pour la défiance, laissez les saisons faire leur œuvre, pourquoi s’inquiéter ?
Q: D’une manière ou d’une autre, je me sens responsable de ce qui arrive autour de moi.
M: Vous n’êtes responsable que de ce que vous pouvez changer. Et tout ce que vous pouvez changer, c’est votre attitude. C’est là que repose votre responsabilité.
Q: Vous êtes en train de me conseiller de rester indifférent à la misère des autres.
M: Mais vous êtes indifférent. Toute la souffrance du monde ne vous empêchera pas de prendre plaisir à votre prochain repas. Le témoin n’est pas indifférent. Il est la plénitude de la compréhension et de la compassion. Vous ne pouvez aider les autres qu’en tant que témoin.
Q: Toute ma vie, l’on m’a nourri de mots. Le nombre de mots que j’ai entendus ou lus se chiffre par milliards. Est-ce qu’ils m’ont profité ? Pas du tout.
M: La pensée façonne le langage et la langage façonne la pensée. Ce sont tous les deux des outils, utilisez-les, mais n’en faites pas mauvais usage. Les mots ne peuvent vous amener que jusqu’à leurs limites propres pour aller au-delà, il faut les abandonner. Restez uniquement comme témoin silencieux.
Q: Comment le pourrais-je ? Le monde me trouble énormément.
M: C’est parce que vous vous imaginez être assez important pour être affecté par le monde, ce qui n’est pas le cas. Vous êtes si petit que rien ne peut vous attacher. C’est votre pensée qui se trouve prise, pas vous. Connaissez-vous tel que vous êtes - un simple point dans la conscience, sans dimension, intemporel. Vous êtes comme la pointe d’un crayon en entrant simplement en contact avec vous, le mental dessine son tableau du monde. Vous êtes unique et simple - le tableau est complexe et multiple. Ne vous laissez pas égarer par le tableau - restez attentivement conscient du point minuscule - qui est partout dans le tableau.
Ce qui est, peut cesser d’être ce qui n’est pas, peut arriver à exister, mais ce qui n’est ni n’est pas, mais duquel l’être et le non-être dépendent, est indiscutable connaissez-vous comme étant la cause du désir et de la peut, elle-même libre des deux.
Q: Comment suis-je la cause de la peur ?
M: Comme tout dépend de vous, c’est parce que vous y consentez que le monde existe. Retirez-lui votre croyance en sa réalité, et aussi votre attention, et il s’évanouira comme un rêve. Le temps peut abattre les montagnes ; combien plus vous, qui êtes la source intemporelle du temps. Car sans souvenirs ni espérances, le temps ne peut pas exister.
Q: Le « je suis » est-il l’ultime réalité ?
M: Avant que vous puissiez dire « je suis » vous devez être là pour le dire. L’existant n’a pas besoin d’être conscient de soi. Vous n’avez pas besoin de savoir pour être, mais vous devez être pour connaître.
Source: Extrait du chapitre 87 du livre "JE SUIS"
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