INTEGRAAL-concept

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8- Le rêve de fragmentation


 

Comme nous l'avons déjà évoqué dans l'article fondateur N°7: "introduction à la métaphysique non-duelle" , notre état actuel d'êtres physiques séparés les uns des autres est né d'une rupture de communication avec notre source. Il s'en est suivi une cascade de conséquences fâcheuses que nous allons développer à présent. La description qui est faite ici se déroule toujours dans le cadre métaphorique utilisé par l'enseignement du "Cours en miracle". (Que je développerais bien plus tard pour ne pas alourdir le propos des articles introductifs) Il faut rappeler à nouveau que la réalité de notre nature n'est pas abordable avec notre état de conscience actuel et que seul le langage symbolique peut nous conduire à une ébauche de compréhension de ce qui a pu se passer depuis que nous avons quitté le pur esprit unifié de la source.

 

Le fils de Dieu a donc pris au sérieux une idée folle dans laquelle la séparation est possible. Cette erreur aux conséquences incommensurables a engendré un rêve où le pur esprit s’est divisé en deux parties: d'une part l’Esprit (avec un grand E) qui est resté dans la Source avec Dieu en tant que Christ fils de Dieu, et d'autre part, l’esprit (avec un petit e) qui expérimente l’idée de séparation. Instantanément, cette incursion dans la dualité (le 2ème niveau) a engendré la conscience, l’effet de la toute première séparation. Il est donc important de noter que la conscience fait déjà partie du domaine de la dualité puisqu’elle implique l’existence d’un sujet (l’observateur) et d’un objet (l’observé). Toutefois, l’un des buts de la NDT (Non-Dualité Transcendante) est de nous rendre de plus en plus conscients, c’est-à-dire nous aider à atteindre le plus haut niveau dont est capable l’esprit, celui où a été commis l’erreur initiale. Ainsi, nous pourrons « choisir à nouveau ».

 

Mais cette décision de prendre au sérieux cette idée folle de séparation a aussi provoqué une nouvelle division de l’esprit (avec un petit e) déjà coupé de la source, cette fois en 3 parties : un esprit faux (« naissance » de l’ego) un esprit juste (l'esprit sain, ou Saint-Esprit) et un esprit décideur (à travers la conscience). Le décideur est un vestige de notre pouvoir créateur et représente dorénavant une fonction d’arbitrage - toujours d’actualité - entre deux possibilités diamétralement opposées. L’ego représente l’idée folle prise au sérieux et le St-Esprit représente la mémoire de Dieu qui nie toute réalité à cette idée de séparation. A cet instant du processus, le décideur aurait pu opter pour le St-Esprit, et revenir immédiatement dans l’unité, avec l’Esprit, avec Dieu. En effet, le St-Esprit affirme que l’idée folle n’a eu aucune conséquence au Ciel et que nous ne devons pas, en tant que décideur, prendre au sérieux cette idée stupide et impossible.

 

De son côté, l’esprit faux (l’ego) affirme que la séparation s’est vraiment produite et qu’elle a eu des effets catastrophiques. Selon sa version, le Fils de Dieu a commis une offense impardonnable envers son Père : il a « péché » en se proclamant comme étant son propre créateur. Pour cette raison, il devrait se sentir coupable d’avoir volé la vie de Dieu et usurpé son pouvoir. Dieu est à présent "très en colère" et il va chercher à se venger d’une telle trahison. Si nous choisissons l’ego, nous deviendrons donc terrorisés et submergés de culpabilité et de peur puisque nous croirons réellement que la séparation a bien eu lieu. Or, c’est précisément ce qu’il est advenu puisque nous nous sommes tournés vers l’ego et n’avons pas cru le St-Esprit. Nous avons préféré être « livrés à nous-mêmes, nous avons voulu expérimenter la particularité, l’individualité, l’autonomie et à un certain niveau nous avons « aimé » cela.

 

A cet instant, l’esprit décideur est convaincu par l’ego (l’esprit faux, l'équivalent du serpent de la bible) et n’a pas encore conscience du prix énorme qu’il va payer pour l’avoir choisi au détriment du St-Esprit. En effet, choisir de croire l’ego, c’est devenir l’ego, c’est « donner vie » à ce qui n’était qu’une idée, une potentialité. C’est l’animer avec une puissance « empruntée » (volée dit l'ego) à Dieu, d’où sa grande force. Ainsi, le premier réflexe de l’ego a été d’élaborer une stratégie d’auto-préservation, dans le cas où le fils de Dieu, à travers le décideur, choisirait de se réveiller de son rêve et retourner à son état Christique unifié. Très habilement, l’ego a trouvé la manière de rendre le fils de Dieu « sans esprit », et donc sans pouvoir de décision pour revenir à l’esprit juste : Il s’est projeté à l’extérieur de l’esprit pour créer un monde où il pourrait se cacher « de la colère de Dieu ». En effet, la trinité non sainte « péché-culpabilité-peur » est devenu la croyance fondatrice du monde. Nous en arrivons alors à l’étape du mythe qui pourrait s’apparenter au célèbre « big bang » des physiciens.

 

Assumer le choix de la séparation est une charge énorme pour l’esprit qui éprouve une grande peur et une profonde haine de lui-même en raison de sa culpabilité écrasante. Rappelons que tout cela se passe encore dans un seul esprit à cette étape de la "séparation". Pour y échapper, la "solution" de l’ego a donc été de projeter cette culpabilité à l’extérieur, dans un monde de perception. Ainsi est né l’univers, par une fragmentation du Fils de Dieu en milliards de particules dans la forme et l’espace-temps. Par ce stratagème, la culpabilité et la haine sont projetées de chaque partie aux autres parties, afin que la souffrance reste en deçà d’un certain seuil, pour ne pas que l'esprit cherche à s'éveiller.

 

Il semble que ce big bang métaphysique se soit déroulé il y a des milliards d’années, il y a très très longtemps. Mais étant né hors du temps, il survient en fait d’instant en instant, en raison de notre choix répété et continuel pour l’ego et pour nos identités séparées. Ce choix récurrent fait par le décideur est devenu inconscient puisque refoulé à un niveau auquel nous ne croyons plus avoir accès. Si cet univers que nous avons créé en tant qu’ego nous paraît si réel et si tangible, c’est parce que nous le voulons ainsi, pour « vivre notre vie d’individu», parce que pour la plupart nous y préférons encore nos rares instants de bonheur malgré que cela soit au prix de longs moments de souffrance.

 

Et la "chute" s'est poursuivie: chacun de ces fragments d’esprit a pris forme, dans des corps, au sens large, c’est-à-dire dans des formes énergétiques distinctes les unes des autres. Puis ces formes se sont concrétisées dans la matière, ultime destination de la descente aux enfers initiée par l’ego. Ainsi est né le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui. Mais encore une fois, ce monde n’est pas réel (au sens vrai), il n’est que la représentation, l’image de l’idée de séparation qui n’a jamais quitté sa source : notre esprit. C’est d’ailleurs un des concepts phare du Cours en miracles: « Les idées ne quittent pas leur source ». Heureusement, l’esprit décideur est toujours actif dans notre esprit et il est possible de renouer avec lui. C'est la seule façon par laquelle nous pouvons nous échapper de ce monde, si tel est notre désir. Car en son sein, notre prétendu libre arbitre n’est qu’un leurre qui ne peut que nous proposer de choisir entre des illusions.

 

Alain – mars 2017

 



28/02/2017
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