La différence entre religion et la non-dualité
Dans la meditation du 30 avril de “A Net of Jewels” (1996), Ramesh dit :
" Les religions ont été initialement fondée sur la vérité directe ou absolue. Au cours du temps, elles ont dégénéré en concepts. Et sur ces concepts a été érigé progressivement une énorme structure amorphe assez enchanteuse pour attirer et tromper des millions de personnes."
Parce que la souffrance est souvent fondée sur des croyances religieuses profondes, cette souffrance ne finira pas tant que ces croyances ne seront pas profondément remises en question. Cependant, parce qu'il n'y a pas de faiseurs, personne n'a aucun choix de ce qu'il/elle croit, ni d'interroger ses croyances. Si l'interrogation arrive, elle arrive. Si non, elle ne le fait pas. Néanmoins, dans ce chapitre (et pour une grande partie de la formation), dans le but de faciliter la communication, nous allons utiliser le mode actif (celui qui fait) au lieu de parler du mode passif plus précis (non faiseur).
Question: Avez-vous souffert à la suite d'un enseignement religieux?
La religion peut être définie comme un système de croyances plus une structure permettant d'appliquer le système de croyance. La structure du pouvoir peut être ouverte, comme dans une religion conventionnelle, ou ellele peut être une pression subtile d'un groupe pour se conformer. Dans cette définition, la culture occidentale de l'identité individuelle et de l'effort est une religion, la politique est une religion, la science est une religion, le matérialisme est une religion, la médecine est une religion, l'idéalisme est une religion, même l'Advaita peut être une religion. Chaque fois que nous essayons de corriger la croyance de quelqu'un, nous agissons en tant que police de la pensée pour faire appliquer un système de croyance. Lorsqu'il n'y a pas de "nous" pour faire quelque chose, une réponse à une croyance peut survenir, mais elle ne sera jamais séparative car elle viendra de l'absence de séparation.
C'est un cours pour voir et comprendre, non pas pour croire. En non dualité, la réalité transcende tous les concepts, donc la réalité ne peut pas être conceptualisée. La non-dualité comme enseignement contient de nombreux concepts, mais chacun d'entre eux sont censés être des pointeurs à la réalité qui peut être vérifiée par l'expérience. Croire à tort les concepts comme étant la réalité elle-même empêche de réaliser la réalité. En fin de compte, la seule validité des concepts est leur utilité dans la réalisation de l'éveil et de la fin de la souffrance.
Question: Pourquoi ne pouvez-vous pas croire que vous apportez à la réalité?
A la p.109 de “The Wisdom of Nisargadatta” (1992) de Robert Powell, Nisargadatta dit:
"En suivant n'importe quelle religion, culte ou croyance, on devient inévitablement conditionné, parce que l'on est obligé de se conformer et d'accepter ses disciplines, à la fois physiques et mentales. On peut obtenir un peu de paix pendant un certain temps, mais une telle paix ne durera pas longtemps. Dans votre vraie nature, vous êtes le connaisseur des concepts et donc antérieurs à eux. "
A la p. 65 du même livre, Nisargadatta dit:
" Ceux qui ne connaissent que les Écritures ne savent rien. Savoir c'est d'être "
Dans la meditation du 25 aout de “A Net of Jewels” (1996), Ramesh dit :
" La croyance, toute croyance, est basée sur le sentiment d'insécurité. C'est seulement quand toute croyance est abandonnée, que vous êtes libre de vous connaître. Dans la découverte de soi, ce que vous trouvez est la Vérité - la Vérité qui est totale, l'évidence de soi qui n'a pas besoin de soutien ou de justification à l'extérieur ".
Il y a une énorme différence entre les enseignements de la non dualité et ceux de la religion. Il n'y a pas de théologie dans la non dualité, alors que la théologie est la base de toute religion. Une théologie est un système de croyance dualiste qui contient des concepts critiques que l'on demande de croire comme la vérité, mais qui ne peut être vérifiée dans l'expérience de l'individu. L'enseignement de la non dualité diffère de la religion en se reposant sur les pratiques (voir les chapitres 22, 23, 24, 25) qui visent à révéler votre vraie nature d'une manière que de simples concepts ne peuvent pas. Sans les pratiques, la non dualité n'est rien que de la métaphysique.
Les écritures du monde peuvent être interprétés de différentes façons. À un extrême sont les interprétations fondamentalistes, qui supposent que les mots sont la vérité littérale. Ces interprétations sont nécessairement dualistes parce que tous les mots pris littéralement sont dualistes (voir la section 11.1), et ils conçoivent toujours Dieu et les humains comme des êtres séparés. Des exemples de passages qui sont interprétés littéralement par les fondamentalistes sont les bibles chrétiennes et hébraiques.
À l'autre extrême sont les interprétations non dualistes, qui considèrent les mots comme rien d'autre que des pointeurs vers la réalité. Un exemple d'une écriture qui est le plus naturellement interprétée de façon non dualiste est le "Ashtavakra Gita". (Voir, par exemple, une traduction très apprécié sans commentaire intitulé The Heart of Awareness par John Richards, disponible à http://www.realization.org/page/doc0/doc0004.htm. Une traduction commentée, Duet intitulé One ( 1989), a été rédigé par Ramesh Balsekar, voir l'annexe). Une écriture qui se prête dans certaines parties à une interprétation dualiste et dans d'autres parties à une interprétation non dualiste est la Bhagavad Gita (http://www.bhagavad-gita.us).
Stanley Sobottka.
Source : "Cours in consciousness"- Extrait du chapitre 14.
Traduction: Alain - 2016 ©
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