INTEGRAAL-concept

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RE-CREATION

 

 

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Celle-ci était informe et vide, les ténèbres couvraient la face de l'abîme et l'esprit de Dieu planait sur les eaux. Dieu dit : « Que la lumière soit », et la lumière fût. Il créa ainsi le jour, la nuit, la mer... et ainsi de suite.

 

Une fois son œuvre achevée Dieu contempla le résultat, satisfait de lui-même. A cet instant, tout était parfait, et d'ailleurs, comment pouvait-il en être autrement ? lui-même étant la perfection. C'est vrai, cette nouvelle planète bleue, la petite dernière du système solaire, méritait toutes les éloges. On a beau s'appeler Dieu, une telle merveille ne s'accomplit pas du premier coup. Mars, Mercure, Venus... furent autant de galops d'essai, d'entraînements et d'expériences avant le chef-d'œuvre.

 

Bien sur, avant toute chose, le seigneur tout-puissant avait parsemé le vide interstellaire de nombreuses étoiles, car ses créations se devaient d'être convenablement éclairées pour une mise en valeur optimale. Et après d'infinis calculs (Dieu a le temps, il est le temps), il désigna l'emplacement de la petite dernière, à la distance idéale du soleil.

 

Pour mener a bien une tâche aussi délicate que l'élaboration de la planète terre, Dieu s'était adjoint l'aide de quelques  anges constructeurs, ses ouvriers qualifiés en quelques sortes. La première soirée du monde approchait et le créateur, après une divine contemplation, appela  ses collaborateurs pour le débriefing:

 

« Mes amis, je suis fier de moi, nous avons fait du beau travail. Pour fêter cet évènement, nous allons prendre un pot. Vous allez comprendre pourquoi j'ai crée, avant toute autre végétation, des vignes. Allez me cueillir quelques grappes et tirez-en le meilleur vin ! ». C'est d'ailleurs pour cette raison qu'un peu plus tard, Adam portera son accoutrement ridicule : la fameuse feuille de vigne.

 

Ainsi, Dieu, accompagné de ses acolytes (et néanmoins alcooliques pour l'occasion), ont bu durant toute la première nuit du monde terrestre, un succulent vin rouge. Les anges, bien vite ivres (ils n'avaient jamais bu d'alcool), volèrent se coucher sur les nuages blancs fraîchement crées. Ils quittèrent Dieu, leur grand architecte, en zigzagant, formant ainsi un convoi « d'anges heureux ».

 

Le divin créateur, lui, sentit monter en lui un certain vague à l'âme narcissique : Quel génie, quelle puissance, quelle inspiration... Mais qui, à part ses quelques anges, appréciait son infinie génie, la splendeur de ses créations ? Un parfum de spleen entourait bientôt le seigneur qui se demanda comment briser cette frustration et cette solitude nécessairement infinie.

 

Heureusement, Dieu n'est jamais pris au dépourvu (sinon, il ne serait pas Dieu). Mais c'est malgré tout une idée étrange qui germa dans son pur esprit (l'alcool ? le  relâchement ? la solitude ?). Toujours est-il que le divin allait commettre sa première erreur, la première (et la seule) fausse note dans la perfection universelle.

 

Emu à l'idée d'être enfin reconnu, aimé, admiré, adulé, il créa en hâte une entité inachevée, bâclée pour lui tenir compagnie: son fils. Un être se voulant à mi-chemin entre lui et l'animal, mais ayant hérité bien plus hélas, de l'animal. Et ce fût une fatale erreur de dosage : Ou il y a des gênes, il n'y a pas de plaisir. Alors, après avoir crée dans l'espace une boulette sacrée - la terre - Dieu fît sur elle une « sacrée boulette » : il créa  l'homme.

 

Alain (inspiré d'un chapitre du livre "Le K" de Dino Buzzati.)

Extrait de "NO MADE IN LOVE"

 



29/06/2019
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